Quand les portes se ferment...


Quand vous vous rendez au château, les guides ne sont pas avares en termes de commentaires et de visites - ils essayent de vous montrer le plus pièces possible et vous offrent l'histoire la plus complète possible. Mais dans un château, comme ailleurs, il est impossible de tout voir. 

Nous avons rouvert et nous sommes heureux de vous accueillir à nouveau !

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Salles des Gardes

 

Au fond de la salle des Gardes, une barrière noire protège un trou rectangulaire relativement profond. Il ne faudra pas que des âmes innocentes chutent ! Ce n'est pas un lieu visitable que vous avez ci-contre, mais bel et bien un endroit que peu de gens ont déjà vu. Nos guides ont utilisés une échelle pour y descendre en toute sécurité. 

 

 

A gauche de la photographie, vous avez un arrondi : il s'agit de l'une des tours de défense du château, orientée vers la Charente. En descendant, nos guides sont arrivées dans une petite salle voûtée. Etonnant, n'est-ce pas ? Eh bien pas tellement. Au XVIIe siècle, cette fameuse salle des gardes étaient en fait des cuisines séparées par le socle d'un grand escalier d'honneur. Si, au niveau de visite normal, nous sommes dans l'ancienne cuisine alors en descendant nous sommes… à la cave ! C'est vraisemblablement ce à quoi devait servir cette pièce, peut-être fermée d'une porte - nous pouvons aussi penser qu'elle était plus profonde au XVIIe siècle et qu'elle a ensuite été réduite avec les modifications ultérieures. Dans une cave pouvaient être stockés les vins, bien sûr, mais aussi d'autres denrées, voire le bois de chauffage. Nous n'avons rien retrouvé de tout cela lors de l'exploration de nos guides. Les seuls habitants de la cave sont désormais ces pauvres araignées blanchies par un champignon mortel pour elles qui pendent et s'agitent au grès des rares courants d'air qui s'aventurent si bas… 

(cliquez sur l'image que vous souhaitez agrandir)

Façade Ouest

 

Nos guides, en ressortant de la cave, ont ensuite cherché à rejoindre une partie de la façade Ouest non-accessible aux visiteurs (et difficile d'accès tout court !). La façade Ouest est celle que l'on voit en arrivant de Villebois par Angoulême. Trois styles artistiques sont côte à côte : le style XIIe avec les anciennes tour de défense puis le style XIVe siècle avec un puissant contrefort ajouté par la famille de Mareuil. Enfin, au bout du bâtiment, nous avons la partie XVIIe siècle qui correspond à l'un des pavillons d'angle carré du château - le seul qu'il est encore possible de voir aujourd'hui.  Avec les rénovations des 40 dernières années, nous pouvons voir très clairement la superposition des styles - regardez simplement la première photographie, prise à la base du contrefort. Nos guides ont ensuite continué leur périple derrière le chemin de ronde du château où elles ont découvert une chose bien étrange…

 

Constatez plutôt. Dans le chemin de ronde, une dalle de forme quelconque a attiré leur regard. Contrairement au reste du bâtiment, cette dalle était faite de ciment indiquant donc une origine très récente - sans doute une protection ajoutée lors des rénovations. Elles ont donc soulevé précautionneusement la dalle pour savoir ce qui se cachait en-dessous. Quelle ne fut pas leur surprise de découvrir un profond puits ! Ce puits n'a jamais servir à l'alimentation en eau du château : il en existe deux en eau dans l'enceinte du château. De plus, celui-ci se trouve sur le chemin de ronde donc ouvert aux attaques ennemies… Non, ce n'est pas un puits comme les autres. Nous pouvons d'ailleurs remarquer qu'au fond du puits se trouve un petit encart de terre et de pierre laissant penser à une ouverture. Nos deux aventurières ont remarqué un jour par cette ouverture. Celle-ci donnerait donc sur l'extérieur, dans la motte castrale. Or, après vérifications, l'entrée aperçue au fond du puits n'apparaît nulle part sur la colline. Où va donc ce chemin secret ? Qui a bien pu construire ce puits ? En quelle année et pour quelles raisons ? Le mystère demeure… 

Dans tous les cas, ce puits est connu depuis au moins les rénovations. Cela se confirme en voyant les câbles qui s'engouffrent au fond de ce puits. L'enquête est ouverte !

Pavillon d'angle

 

En poussant plus loin leur investigation, les guides ont pu remarquer une porte au pied du pavillon d'angle XVIIe siècle. En entrant, elles se sont retrouvées dans une salle d'une taille relativement modeste mais dotée d'un plafond remarquablement haut. Au-dessus d'elle se trouvait une petite ouverture donnant directement dans le logis XVIIe siècle. Il y a fort à parier que cette ouverture a été pratiquée au moment d'une rénovation, sans que l'on ne puisse dire avec certitude à quelle époque cela a été fait. Quant à l'utilisation de cette salle c'est là encore un mystère. Peut-être y avait-il un escalier pour y accéder ou alors elle servait de salle de stockage. Peut-être même qu'elle existait déjà au Moyen-Âge et qu'elle a ensuite été remployée. Il y avait une ouverture avec une fenêtre et aussi ce qui semble être une meurtrière. Mais nous ne pouvons réellement pas nous prononcer sur les origines et l'utilité de cette salle. 

 

 

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Chemin de ronde

 

Plus tard, nos guides se sont aventurées sur le chemin. Il est formellement interdit aux visiteurs d'y monter pour raison de sécurité. Les accès au chemin de ronde sont fermés au public et n'essayez en aucun cas de passer outre les avertissements

Les guides ont donc gravis les marches qui mènent au chemin de ronde et sont donc passées entre les tours marquant l'ancienne entrée du château. Ce chemin était utilisé par les gardes pour surveiller les abords du château. Il permet de faire le tour complet de l'édifice sans jamais descendre dans la cour - toutefois, pour que les gardes puissent monter à tout moment, des escaliers se trouvaient près des tours de défense. Vous pouvez remarquer sans peine que le chemin est plutôt étroit, alors que les gardes étaient armés… La discipline et l'habitude étaient maîtresses des chemins de ronde ! 

 

Nos guides ont profité de cette occasion pour faire le tour des points de vue depuis le premier étage des tours défensives. Le point de vue est l'enjeu crucial du château : c'est pour profiter de la hauteur naturelle du Puy Sanseau que le château a été construit à Villebois-Lavalette. Plus l'on voit loin l'avancée des ennemis, mieux c'est… Vous pouvez donc admirer ici différents points de vue : sur la Dordogne, sur la Charente, sur le château…

 

Nous vous laissons profiter de la balade avec deux petites vidéos de nos guides. 

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Chapelle-basse

 

Dernièrement, nos guides se sont rendues dans la partie basse de la chapelle dont l'accès est interdit : cette chapelle a été creusée lors des fouilles des années 2000, mais le niveau n'a jamais été remis. Ainsi, il est relativement dangereux pour les visiteurs de s'aventurer dans ce lieu. Nos guides ont profiter de quelques instants dans la chapelle basse. Cette partie était réservée aux villageois.es ainsi qu'aux pèlerins de passage. L'appellation chapelle basse implique l'existence d'une chapelle haute, dite chapelle seigneuriale - cette partie existe bien à Villebois-Lavalette et il est même possible de la visiter uniquement visite guidée

 

Vous remarquez tout de suite que le sol a été creusé. C'est tout à fait normal. Dans cette chapelle et dans le porche qui y est attenant, des tombes ont été découvertes - toutes contenaient leurs squelettes. C'est pour cette raison que la chapelle basse a été si minutieusement fouillée. Les colonnes romanes, comme vous pouvez le constater, sont magnifiquement conservées. Et pour cause ! Du XIVe siècle aux années 2000, la chapelle basse est restée complètement fermée. La famille de Mareuil ayant réhaussé de trois bons mètres le niveau de la cour, l'accès à la chapelle-basse s'en trouvait compromis. Les Mareuils ont donc choisi de fermer la partie basse. Quant aux villageois.es et aux pèlerins, ils pouvaient se rendre dans l'église Saint-Romain à quelques pas du château.

 

En entrant dans la chapelle basse, on remarque tout de suite les différentes tombes et les différents niveaux - nos guides ont pu remarquer ce trou parfaitement circulaire et de taille conséquente pratiquée dans le sol à quelques pas de l'entrée. S'agirait-il du baptistère de l'église ? Ou plutôt d'un deuxième silo à grain, comme celui qui se trouve dans le porche de la chapelle basse ?